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Les citajours de Syldia
8 novembre 2006

Trésor caché

Je suis rentrée dans cette vieille maison sur la pointe des pieds, comme pour ne pas déranger les occupants. Pourtant, ils sont morts depuis tant d'années. Mais les choses ne semblent pas avoir beaucoup bougé, si ce n'est quelques cartons qui jonchent le sol, attendant de se remplir pour vider les lieux.

Des conserves de haricots trônent encore sur les étagères de l'atelier, abritées sous une pellicule de poussière. Elles côtoient des bocaux vides, qui n'attendaient qu'une saison de plus pour se garnir à nouveau.
Des planches encombrent la pièce, la sciure recouvre encore les outils, comme s'ils avaient travaillé la veille encore. Le temps semble s'être arrêté d'un coup. Et moi, je le remonte en pensée à la vitesse de l'éclair. Je revois le menuisier traverser la ruelle chargé de planches odorantes, j'entends la scie faire son travail de coupe. Je perçois dans les rayons du soleil la fine poussière boisée qui scintille en s'échappant de l'atelier par la porte restée ouverte.

Je continue la visite en montant le raide escalier qui mène à l'appartement. Des cadres sont encore accrochés au mur. Il y en a un qui retient mon attention car il représente une vue du village, un agrandissement jaunie d'une vieille carte postale. Les vieilles tapisseries me renvoient des années en arrière, quand les fleurs tenaient la dragée haute aux tentures unies et sobres.Au milieu de la pièce trône une table hors du commun. Je ne sais comment elle pourra quitter les lieux, les portes sont si étroites, et elle si massivement belle. Voilà encore une trace du bel ouvrage du propriétaire. Il avait dû l'assembler sur place, après avoir finement travaillé le plateau et les pieds dans l'atelier au-dessous.
Dans la cuisine, de vieilles casseroles en aluminium portent sur leur fond des scarifications d'un autre temps, comme les marques de reconnaissance des repas qui y ont transité. Une grand toile d'araignée lourde de poussière pend de la fenêtre de toit qui s'ouvre au-dessus de l'évier.

J'essaie de ne pas oublier le but de ma visite. J'ai pour mission de vérifier les lieux, de regarder comment les transformer quand le vide sera fait, comment les réinvestir et les faire revivre. Les belles pierres apparentes  me font rêver d'une grande pièce de vie au rez-de-chaussée. Un crépi sera le bienvenu pour éclaircir les murs à l'étage. Je me penche pour soulever le revêtement de sol qui date d'un autre temps. Il se déchire de vieillesse et découvre alors un trésor. Mes yeux sont attirés par ce qui ne devait alors être qu'un isolant sommaire, mais qui aujourd'hui représente pour moi une richesse : de vieux magazines des années 1950, des "Échos de la mode" et des "Mode de Paris". Etalés sur le sol, ils laissent apparaître de vieilles broderies et des dessins de mode au charme surrané. Et moi je tombe sous le charme, justement.
Syl

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Commentaires
S
Phil : Je veux bien, mais je pense qu'elle a une valeur sentimentale pour celle qui devrait la récupérer...mais sans la faire démonter par un professionnel du bois...je ne vois pas<br /> <br /> Cyl : hum; hum, tu crois que je vais devoir soulever les lames du parquet aussi ? Yesssssssss<br /> <br /> Michèle : Lieux, meubles, vielleries, je les aime avec un vécu
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C
Une table trop gde pour être déplacée, de vieux magazines sous le revêtement de sol, qui sait si l'ancien occupant des lieux n'a pas dispersé d'autres trésors ?<br /> Hummm. Ca sent l'énigme à la Edgar Poe...
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P
rigole pas, tu vas pas pouvoir faire le vide, parce que la table.... tu vas quand même pas la découper. M'enfin...<br /> ;-)
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M
est superbe et voilà comment Syl on découvre un trésor car pour toi ces vieux magazines sont de vrais trésors. Tu sais ils servaient souvent entre le plancher et le lino afin de donner une régularité et masquer les lignes du plancher .Tu nous en fera profiter sur le rétroblog??????<br /> Ces lieux sont plein de cette vie qui est partie, ils ont une âme.
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S
Ben non, ils sont restés là-bas, mais ils seront mis de côté à mon intention ! ;-)
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