Caravane
Il fait chaud, très chaud. Normal, à la radio, ils disent
que c’est la canicule ! Assis dans l’herbe, enfin plutôt sur de la paille jaunie, on
attend.
La mélodie entêtante des cigales a remplacé le chuintement
des pneus sur le bitume fondant. Il règne un silence surprenant sur le ruban d’asphalte,
silence rompu par moment par le passage éclair de véhicules d’un jaune
éclatant. Nous nous abritons à
l’ombre d’un platane pour échapper au dessèchement complet.
L’attente n’en finit pas. On se lève pour se dégourdir les
jambes, puis, écrasés par la chaleur, on se rassoit aussi vite. Un peu plus loin, le grésillement d’une radio calée sur une
fréquence populeuse à souhait, nous fait tendre l’oreille. Est-ce pour
bientôt ?
Le temps s’étire. Nous nous déplaçons par saut de puce pour
suivre l’ombre de notre arbre. Quand, tout à coup, tels les supporters d’un
stade enflammé, des dizaines de silhouettes se dressent le long de la route en
criant : « Les voilà ! »
Apparaît alors dans le virage les premiers véhicules de la
caravane du Tour de France.
Ah ! Que ne ferait-on pas pour faire plaisir à ses
enfants !
Syl