Solitude féminine

Je dédie ce texte à plusieurs femmes, qui, si elles le lisent, se reconnaîtront... et une en particulier.  Il y a des exceptions masculines, j'en connais; mais qui dit exception dit nombre restreint. Ce texte est écrit...par un homme. Syl

Les hommes sont des petits garçons obéissants. Ils vivent comme on leur a appris à vivre. Quand le temps est venu de quitter leur mère, ils disent : D'accord mais il me faut une femme, j'ai droit à une certaine quantité de femme rien qu'à moi, il me faut une femme dans mon lit, à ma table, une mère pour mes enfants et pour moi qui resterai inguérissable de mon enfance. Et parce qu'il leur semble que le meilleur moyen de tenir une femme, c'est encore de l'épouser, alors ils épousent et prennnent le mariage comme un fléau de plus, une corvée inévitable comme celle du travail salarié et des courses à faire le samedi. Quand ils ont leur femme,ils n'y pensent plus. Ils jouent avec un ordinateur, ils réparent une étagère, passent la tondeuse dans le fond du jardin. C'est leur manière de se reposer d'une vie vécue comme une intempérie. C'est leur manière de partir sans partir. Avec le mariage quelque chose finit pour les hommes . Pour les femmes, c'est l'inverse : quelque chose commence. Dès l'adolescence, les femmes vont droit à leur solitude. Elles y vont si droit qu'elles l'épousent. La solitude peut être une abandon et elle peut être une force. Dans la mariage, les femmes découvrent les deux. Le mariage est une histoire très souvent voulue par les femmes et elles seules, rêvée en profondeur par elles seules, portées par elles seules, ce qui fait que parfois elles se lassent et désertent : quitte à être seules, autant l'être pleinement. C. Bobin.

Comments

[Syl]

Cyl : no pb. On réagit tous en fonction de notre vécu, notre personnalité....c'est cela la richesse des échanges. Et une lecture sortie du contexte offre toujours le risque d'une compréhension différente.

[CyL]

Je ne connais pas Bobin ; mon commentaire est certainement hors de propos s'agissant du livre dans son ensemble, j'en conviens, et ne porte que sur les deux trois phrases qui ont du piquer au vif mon ego masculin ;o)
Je plonge facilement tu sais...

[Syl]

Kris : oui ce texte a besoin d'être lu et relu pour tout saisir et ne pas avoir de réactions trop rapides quant à ce que dit Bobin

Cyl : Pour avoir lu pas mal de livres de Bobin, tu sais, il ne réduit pas l'homme à l'état de primate, tu sais ! Je pense qu'il faut lire son texte sans le prendre comme une critique.

Thierry : Dia a répondu aussi bien que moi ! ;-)

Dia : merci ! :-)

[Dia]

>Thierry: Tu me rappelles une phrase de Werber que j'avais souligné:
"Pour bâtir un couple, il faut être quatre : un homme plus sa part de féminité, une femme plus sa part de virilité."
Par contre il ne fait pas état de la durée ;)

[Thierry]

J'avais lu un truc une fois, qui disait que dans le phase amoureuse d'une relation homme-femme ( Vous savez, celle qui est normalement naze au bout de six mois, grand max et à qui succède la phase complicité dans le meilleur des cas pour filer ensuite vers celle de l'habitude, puis celle du supportage doucloureux), dans la phase amoureuse, disais je avant de partir vers n'importe quoi, et bien - Oui, il y a une suite, il faut bien que je finisse par me rapprocher un tant soit peu du sujet initial, sinon on va encore dire que j'ai toujours du mal à aller droit au but, ce qui, soit dit en passant est largement éxagéré pour ne pas dire totalement faux -, et bien donc, dans la dite phase, l'homme voyait son côté féminin prendre le dessus, la femme pariel avec son côté masculin, et que la magie des premiers moments était dûe à une espèce symbiose d'identité quasi sexuelle, mi chemin entre les deux genres.
Le gars, il parlait au niveau psychologie, bien sûr.
Moi, je trouve çà rigolo, mais c'est bien possible qu'il y ait du vrai.
De toute manière, çà dure pas bien longtemps.