Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les citajours de Syldia
12 septembre 2006

Cheminement

ardeche_ao_t_2006__213_Ce sentier, je ne l'avais pas emprunté depuis tant d'années. On n'avait rien prémédité; nos pas ont suivi le chemin vers les châtaigniers tout naturellement. J'ai retrouvé le sentier pavé qui monte en serpentant au milieu des arbres aux troncs majestueux.
Les parfums d'enfance nous ont enveloppées. Ce mélange de buis, de genêts grillés et de châtaigniers que je n'ai jamais retrouvé ailleurs. J'ai ressenti, comme à chaque fois, le besoin irrépressible de fermer les yeux pour m'imprégner de ces senteurs enivrantes.

ardeche_ao_t_2006__218_
Au-dessus des arbres, nous avons retrouvé le grand pré pentu aux herbes folles. Un clairière juste bonne à abriter des chèvres, tant son terrain est à flanc de montagne. Le pluie qui enturbannait les sommets environnants nous a rattrapées. Nous n'avons même pas eu l'idée de redescendre sous le couvert de la châtaigneraie. Ce n'était plus nos pas qui nous guidaient mais nos souvenirs. Je suivais la petite fille que j'étais, celle qui grimpait sac au dos, pour aller planter la tente dans le hameau accroché tout là-haut.
ardeche_ao_t_2006__263_
Je suis devenue boulimique d'images, d'odeurs et de sensations. Le numérique rivé à l'oeil, j'appuyais sur le déclencheur sans retenue. L'instant d'après, assise sur un rocher, je devenais respiration, gonflant à bloc les poumons pour emmagasiner les douces senteurs exacerbées par la pluie.
Besoin d'engranger des réserves par tous les canaux de ma mémoire, de faire provision de forces positives pour affronter l'année à venir. Il flottait un parfum de fin de vacances, de fin d'été. On n'a échangé que peu de mots, juste des émotions communes.
ardeche_ao_t_2006__237_
D'un coup, le ciel s'est déchiré pour laisser fuser les rayons du soleil. Un arc-en-ciel a auréolé la montagne. Le temps s'est arrêté. Plus rien n'avait d'importance que le moment présent.
Je ne sais à quel moment nous avons repris le chemin du retour. Nous ne sommes pas allées jusqu'au hameau niché au milieu des fougères rougeoyantes. Nos pas ont suivi le bruit de la source sortant de terre un peu en contrebas, une eau claire et chantante qui a donné son nom au
lieu : "Hauteyzac", les hautes eaux en patois.
ardeche_ao_t_2006__258_La lumière a joué sur les sommets alentour. J'ai tenté de fixer ce jeu coloré.
Nous étions encore dans la châtaigneraie lorsque nous avons perçu dans le lointain les cris joyeux de nos enfants et le tintement des boules de pétanque, comme un rappel à la vie.
Syl


Publicité
Publicité
Commentaires
S
Cyl : Sur beaucoup d'autres du coin je te dirai oui sans hésitation, mais celui-là, j'ai plutôt tendance à penser qu'il date des agricultures en terrasse du XIX°<br /> Mais c'est à vérifier...
Répondre
C
Sur ce sentier pavé, on foule la période gallo-romaine non ?
Répondre
S
Phil : tu étais pas loin ;-)
Répondre
P
c'est comme si j'y étais... tiens le chataignier : j'ai l'impression de le connaitre (je sais que ce n'est pas vrai, hein). Il est superbe.<br /> ;-)
Répondre
S
Pralie : Merci beaucoup. Je rougis sous tes compliments !<br /> <br /> Michèle : Partager ces moments , c'est un plaisir tu sais !
Répondre
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité